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Incipit. 

L’homme était pieds nus, plaqué au sol, un jeans à peine enfilé, le hurlement de la guerre à sa fenêtre.

Le livre.

Alors que pleuvent les premières bombes d’un nouveau conflit qu’il lui faudra soigner, le médecin urgentiste suisse Roch Aebi déclare sa propre guerre : il veut divorcer, retrouver un peu de liberté pour mieux s’engager face aux guerres qui se multiplient. Il n’est pas peu fier de son fils Victor, qu’il veut voir grandir, mais il nourrit un projet humanitaire inouï : négocier avec le chef des talibans afghans Mollah Omar l’ouverture d’une maternité à l’occidentale en plein coeur de la zone insurgée. Le médecin se lance à l’aventure : il gagne la terre natale de Mollah Omar, noue un contact avec les insurgés, défie les chefs de guerre, trafiquants de drogue, troupes régulières et forces spéciales, ainsi que les agents occultes de renseignement. Inépuisable, Roch essuie son lot de défaites lorsque l’une d’elles le submerge : son fils Victor a disparu.
Roman d’amour et d’aventure, roman filial, Ma plus belle déclaration de guerre vous emmène des déserts et caches troglodytiques du Sud afghan aux sommets enneigés de l’Hindu Kush, des forêts impénétrables du Pakistan tribal aux pics vertigineux des Alpes suisses en passant par les eaux lumineuses du Golfe d’Aden. Pour y explorer une question brûlante : comment relever périls lointains et défis intimes, être à la fois père attentif et digne citoyen de l’univers?

Entre les lignes.

Comment appellera-t-on demain les dix premières années de notre siècle, où la guerre s’est invitée dans nos téléviseurs ? Les années « nulles”, les années “nihil”? Osera-t-on encore pousser un “Plus jamais ça!” avant de tourner le regard vers des lendemains qui chantent? Et si ces années perdaient bientôt leur apparente singularité? Car comment peut-on imaginer que dix années de guerre se soient écoulées sans que nous ayons à en essuyer les impact intimes, sans qu’il y ait à solder une lourde ardoise de haine et de rancœur qui remonte jusqu’au cœur de nos vies européennes?
J’imagine la totalité du nouveau siècle aspirée par une interminable guerre de cinquante voire cent ans, parce que nous aurions oublié que les guerres auxquelles nous participons – même à distance, même du bout de nos télécommandes et bulletins de votes – font de nous des guerriers par procuration, des tueurs qui s’ignorent mais se chargent insensiblement d’une violence magnétique. Les guerres d’Afghanistan, d’Irak ou de Syrie remontent déjà jusqu’à nous par les news et le cinéma, et nous préparons en toute bonne foi nos enfants à des existences sans doute plus violentes que la nôtre. Bientôt nous penserons nos divorces en termes de frappes chirurgicales, les gardes alternées en dommages collatéraux.

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« Les ciels et les montagnes polychromes qu’il décrit, « l’émeraude végétale » de la zone de crue de la rivière de Tarin Kowt ou « le ventre rouge-rouille du guêpier de Perse » colorent de ses impressions rétiniennes un récit qui tient tout à la fois du roman d’aventures et du thriller palpitant vécu sous les bombes, sous les drones, sur ces pistes traditionnelles empruntées par les chevriers et préservées des pièges explosifs, au cœur des tribus afghanes et de leurs codes complexes. » ♥♥♥ (Le Soir)

« Une vraie réussite que je vous recommande, 300 pages qu’on ne lâche pas! » (Bel RTL)

« Au-delà de l’intrigue, haletante, Alain Lallemand pose des questions essentielles : jusqu’à quel point peut-on concilier le souci du monde et celui de sa famille ? Quelle part prenons nous à l’engrenage infernal de nos guerres lointaines ? Peut-on se soustraire à leurs conséquences implacables ? » (Paris-Match)

Editions Luce Wilquin, Avin, août 2014, 300 pp., disponible à la Librairie des Saules (Lasne) ou auprès de l’auteur.